Stéphane Leleu : engraisseur de porcs Bio

Cet agriculteur d’Hucqueliers a repris l’exploitation en polyculture et élevage de ses parents en 1996, il s’est converti rapidement en bio.

« J’exploite 42 hectares, explique Stéphane, je ne fais pas la course aux hectares, j’ai abandonné les vaches laitières en 2015 par choix de vie et me suis lancé dans l’élevage de porcs biologiques, je suis engraisseur » Stéphane avoue faire du bio au début un peu par hasard mais en y réfléchissant bien, lui curieux de tout, voulait produire autrement des aliments sains, ne pas faire de l’intensif,   respecter l’environnement, bénéficier de prix justes, rémunérateurs et stables. Une réorganisation fut nécessaire, des investissements aussi. La totalité des céréales produites sur l’exploitation bio est vendue au groupe NOVIAL et la nourriture répondant au cahier des charges de la filière bio achetée au même fournisseur: alimentation garantie sans produits chimiques de synthèse et sans OGM, les animaux sont élevés en liberté et sur paille. Un seul traitement antibiotique par porc est autorisé, Stéphane n’y a jamais recours ce qui atteste la bonne santé de son cheptel, afin de prévenir les maladies et notamment les diarrhées à l’arrivée des porcelets il ajoute dans l’alimentation de la kiésérite. Chaque porc doit avoir un espace minimum pour marcher et se muscler, 1.30 m2 pour son couchage et une cour extérieure d’1 m2 pour se dépenser, il peut aller entre l’étable et l’extérieur comme il le veut. Tous les deux mois environ 120 porcelets, issus d’un élevage bio, de 11 à 13 kg arrivent à la ferme et cinq mois plus tard des porcs de 115 kg (dont 90 de carcasse) en repartent vers les abattoirs de Fruges ou de Nouvion en Thiérache. De la viande naturelle de meilleure qualité plus gouteuse mais aussi plus cher pour le consommateur mais garantissant un prix au producteur.

Aujourd’hui ce mode de production connait un grand succès, le secteur du bio connait une santé éclatante, la filière jouit d’une croissance à deux chiffres depuis des années, elle a atteint 20% en 2016. Stéphane ne regrette rien, il est certain d’avoir fait le bon choix, il dit avoir beaucoup appris et aujourd’hui il est sollicité par les maisons familiales, les collèges agricoles pour témoigner. « Ca fait école conclut-il, j’en retire une grande satisfaction »

Guy Maeyaert